Cefalu'

L’ancienne "Kephaloidion", toponyme dérivé du grec kefalè (cap, promontoire), se rapportant à la masse rocheuse qui domine l’agglomération d’aujourd’hui. Le territoire révèle la présence humaine dès la préhistoire dans les grottes qui s’ouvrent sur les flancs de la montagne. Le site, à l’époque préhellénique était probablement fréquenté par les Phéniciens des territoires occidentaux de l’île et par les colonisateurs grecs orientaux, pour des raisons de vie en commun et d’échange de marchandises. L’histoire ancienne de Cefalù est avare d’informations, il semble qu’elle nu fût pas une colonie grecque puisque aucune source antique n’en parle ni la mentionne. L’information historique la plus sûre nous vient de Diodore et se réfère à l’an 396 av. J.-C., lorsque Himilcon, général carthaginois, scella un pact d’alliance avec les habitants du territoire. Ensuite elle fut occupée par Denys, tyran de Syracuse, et en 307, à la suite du traité d’alliance rédigé avec Carthage, elle fut conquise par Agathocle, général et tyran syracusain né à Himère. En 254 elle fut conquise par les Romains à cause de la trahison d’une faction de citoyens et elle connut une période de prospérité, devenant "Civitas decumana" de la province romaine de Sicile. En 858 Cefalù offrit une longue et tourmentée résistance à l’assaut des Sarrasins lancés à la conquête de l’île, la ville fut brûlée et ses habitants massacrés. Sous le normand Roger II la ville connaît une longue période de prospérité et de splendeur artistique avec la protection de souverain et l’institution du siège épiscopal en 1131. La Cathédrale fut élevée par volonté de Roger II, en remerciement à la Vierge pour le danger évité lors d’une tempête sur mer. Le souverain fondateur avait l’intention de destiner l’édifice sacré à "Panthéon" de la dynastie normande. La construction, commencée en 1131, continua lentement sous les successeurs de Roger, Guillaume I et Guillaume II, mais resta inachevée par rapport au schéma primitif. La façade est précédée de l’ensemble des massifs clochers ouverts par quatre rangées de fenêtres à une seule ouverture ou jumelées qui renferment un portique à trois arcades œuvre d’Ambrogio da Como (1471). Le magnifique portail d’entrée est décoré d’entailles en marbre de grande valeur artistique. Le côté droit de l’église est orné de fenêtres ogivales et petites arcades aveugles entrelacées. La grandiose structure du transept et de l’abside (v. photo en haut) se trouve en position plus élevée par rapport à l’ensemble antérieur de la construction. Le grandiose intérieur basilical se compose de trois nefs, divisées par 16 colonnes à chapiteaux sculptés, soutenant des arcs aigus. De grand intérêt, les fonts baptismaux romans du XII s. ornés en relief de la figure de quatre lions ; la grande fresque de la Vierge à l’Enfant du XV s. ; deux statues du XVI s. de la Vierge de l’Annonciation et d’un Ange avec la croix peinte sur les deux faces du XV s, attribuées à Tommaso de Vigilia. La partie presbytérale de l’édifice est considérée la plus ancienne comme il ressort des documents qui attestent son commencement le jour de la Pentecôte de 1131.